Con-frontation (Novembre 2009)
Bottines aux talons
affutés. Mini-jupe façon pute. Lèvres humides et brillantes. Et
mon argument fatal : un décolté profond. De mémoire de téton,
aucun n'en est jamais revenu. Ce soir, je chasse.
Chemise cintrée et jean moulant : pas besoin de plus pour les avoir. Sourire et clin d'œil, c'est dans la poche, y'en a pas une pour résister. Ce soir, je chasse.
Minuit passée, je fais mon entrée. L'œil charbonneux. La langue piquante. J'ondule et je glisse à la recherche d'une proie.
J'arrive en boîte au moment où l'ambiance commence à être fun. Les esprits amollis libèrent les corps. Ça se lâche ! Je repère deux-trois nenettes qui se trémoussent pas loin. Elles veulent plaire, ça se sent. De parfaites petites proies qui ne demandent qu'à se jeter dans ma gueule.
Une poignée de type que j'ai déjà happés. Aucun intérêt. Quelques branleurs sans saveurs. Des jeunots. Pourquoi pas un puceau ce soir ? Hum... non, pas envie. Je veux de la poigne et des coups. Je veux mordre.
Je vais les mordre, les croquer, les bouffer par tous les côtés.
Là. Grand, classieux. Hautain. Le regard brillant. Un vrai beau gosse sûr de son coup. Ça sera facile, la concurrence a sale gueule ce soir. Teints gris. Brouillés. Elles ne font pas le poids. Il est à moi.
À moi.
Merde ! Une connasse le serre. Pas très fraîche. Corps qui s'affaisse. Sale gueule. Une queue, c'est pas très exigeant.
Je savais bien que c'était risqué de revenir ici : une blonde que j'ai sautée y'a quelques semaines m'agrippe la cuisse comme si elle voulait y planter ses doigts. Je l'ignore et la repousse. Elle s'en fout. Elle est complètement faite.
Fausse alerte. La cruche s'est faite rembarrer. J'attaque.
Accoudée au bar, une belle brune me fait de l'œil. Je juge. Attifée par l'indécence qui veut se faire monter. Elle est ridicule dans sa tenue de pute mais elle assume. Elle a de la gueule. Elle me plait. J'attaque.
Il se rapproche. Il est là. J'ai du lui taper dans l'œil. Comme d'hab'. Attirez leur attention et ils sont à vous. Y'a pas de secret. Ma langue sur les lèvres. Rien de plus à faire : il est mûr.
Elle frémit d'impatience, la terrible ! Je me presse, hanches en avant, lui saisit la taille. Elle me plante ses dents dans le menton et remonte sa langue vers ma bouche.
Je le mange. Menton, lèvres, joues, cils, volonté, désir. Tout entier à moi.
Elle se donne sans retenue, j'ai rarement vu ça. Difficile de lui résister, la dame est experte. Je la laisse donner le rythme, puis je la suis. On atterrit dans une chambre, je ne sais pas trop comment. Pas vu le trajet passer.
Ah ! Il résonne bien ! J'aime comment ses mains sonnent sur moi. Presque triste de devoir le laisser. Mais pas maintenant, non.
Elle me plait, ne se laisse pas faire. Rien à voir avec ces autres gourdes. C'est dommage de devoir la laisser. Mais pas maintenant, non.
Je suis dessous mais c'est moi qui ai le dessus. Et on échange.
Renversant.
Il m'agrippe et me perce. Ma langue l'imite.
Ma bouche déflorée. Elle m'agrippe et me perce.
Dans, contre, sur, derrière.
Encore.
Devant, dedans, entre, encore.
Prends, donne, aime.
Donne, prends, aime.
Encore !